Je ne sais ce que j'ai, dit-il à Coutu, je n'ai jamais tant bâillé. - Mon révérend père, répondit frère Coutu, ce n'est qu'un rendu. - Comment, que voulez-vous dire avec votre rendu ? dit frère Bertin. - C'est, dit frère Coutu, que je bâille aussi |
VOLTAIRE
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Facéties, Relation du jésuite Bertier |
rendu, ue |
Que direz-vous, monsieur le zélé, à ce malheureux qui bâille et dort tout éveillé, et à l'autre qui depuis trois heures éternue à se faire sauter le crâne et jaillir la cervelle ? que leur direz-vous ? - Ce que je leur dirai ? - Oui ! - Eh ! parbleu ! je dirai à celui qui éternue, Dieu vous bénisse, et va te coucher à celui qui bâille |
BEAUMARCHAIS
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Barbier, III, 5 |
éternuer |
On m'en baille, en discours, de belles |
RÉGNIER
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Épît. III |
beau |
Que l'autre.... Même, s'il est besoin, baille son héritage |
RÉGNIER
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Sat. XI |
bailler |
S'elle baille en cachette, ou reçoit un poulet |
RÉGNIER
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Élég. II |
poulet |
Je te baille [à toi, mon cheval] Pour ripaille, Plus de paille, Plus de son |
HUGO
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Ball. 12 |
ripaille |
Fi des salons où l'ennui qui se berce Bâille entouré d'un luxe éblouissant |
BÉRANGER
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Fille du peuple |
bâiller |
Cet infant qu'on me baille, N'en déplaise aux baillants, n'est qu'un vrai rien qui vaille |
CORNEILLE Th.
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Geôl. de soi-même, v, 7 |
valoir |
Je suis Lombard le baille des troupeaux transhumants qui sont là-haut sur les montagnes pastorales |
E. BERTHET
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la Directrice des postes, ch. X |
baille [3] |
Le nouveau roi bâille après la finance ; Lui-même y court pour n'être pas trompé |
RÉGNIER
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ib. VI, 6 |
bayer |
Quand on a de l'amiquié pour les personnes, l'on en baille toujou queuque petite signifiance |
MOLIÈRE
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Festin, II, 1 |
signifiance |
Et l'on demande l'heure, et l'on bâille vingt fois Qu'elle s'émeut autant qu'une bûche de bois |
MOLIÈRE
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Mis. II, 5 |
bûche |
Et l'on demande l'heure et l'on bâille vingt fois Qu'elle grouille aussi peu qu'une pièce de bois |
MOLIÈRE
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Mis. Il, 5 |
grouiller |
Et l'on demande l'heure, et l'on bâille vingt fois, Qu'elle s'émeut autant qu'une pièce de bois |
MOLIÈRE
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Mis. II, 5 |
pièce |
On joue, on bâille, on s'ennuie, on ramasse quelque misère les uns des autres, on se hait, on s'envie, on se caresse et on se déchire |
MAINTENON
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Lett. à Mme de Caylus, 17 juillet 1701 |
misère |
Aussitôt qu'on a été vue de toute la salle, que le rouge se raye, que la coiffure se dérange, on bâille, on se plaint du chaud, et l'on va se coucher |
GENLIS
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Ad. et Th. t. III, p. 417, dans POUGENS |
rouge [1] |
Je me sens pesant et lourd, j'ai une fainéantise dans les membres, je bâille sans sujet.... tout me déplaît : je ne vis pas, je traîne |
MARIVAUX
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Surpr. de l'amour, I, 2 |
traîner |
Souvent je bâille au tragique bourgeois, Aux vains efforts d'un auteur amphibie Qui défigure et qui brave à la fois Dans son jargon Melpomène et Thalie |
VOLTAIRE
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Pauvre diable. |
tragique |
Eh ! parbleu ! je dirai à celui qui éternue : Dieu vous bénisse, et : va te coucher, à celui qui bâille |
BEAUMARCHAIS
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Barbier de Sév. III, 5 |
bénir |
Un échange Où se prend et se baille un ange pour un ange |
MALHERBE
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VI, 6 |
bailler |
L'un me baille un soufflet, et l'autre un coup de pied, L'autre une croquignole ; enfin chacun s'empresse, Tout du mieux qu'il le peut, à me faire caresse |
REGNARD
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Démocr. V, 2 |
croquignole |
Ah ! qu'on s'étonne encore, m'écriai-je, si tant d'écrivassiers assomment impunément de leurs productions glacées un public assez indulgent pour les applaudir même alors qu'il bâille |
GILBERT
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le Carnav. des aut. |
écrivassier |
Souvent je bâille au tragique bourgeois, Aux vains efforts d'un auteur amphibie Qui défigure et qui brave à la fois Dans son jargon Melpomène et Thalie.... Fus-tu joué ? ton drame hétéroclite Eut-il l'honneur d'un peu de réussite ? |
VOLTAIRE
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Pauvre diable. |
hétéroclite |
Dessillez-vous les yeux, vous qui de cet échange, Où se prend et se baille un ange pour un ange, Parlez profanement |
MALHERBE
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Lexique, éd. L. Lalanne. |
profanement [2] |